lundi 2 février 2015

Pour (en) finir avec (l') optimisme

"Un petit saut pour moi..."                (Ph. Fanny Vozelle)

"Quoiqu’il importe à tous les hommes de connaître la vérité, il y en a très peu cependant qui jouissent de cet avantage. Les uns sont incapables de la rechercher par eux-mêmes, les autres ne veulent pas s’en donner la peine. Il ne faut donc pas s’étonner si le monde est rempli d’opinions vaines et ridicules ; rien n’est plus capable de leur donner cours que l’ignorance ; c’est là l’unique source de fausses idées que l’on a de la divinité, de l’âme, des esprits et de presque tous les autres objets qui composent la religion. L’usage a prévalu, l’on se contente des préjugés de la naissance et l’on s’en rapporte sur les choses les plus essentielles à des personnes intéressées qui se font une loi de soutenir opiniâtrement les opinions reçues et qui n’osent les détruire de peur de se détruire elles-mêmes. (...) De là le penchant qu’elles ont à feindre des causes invisibles, qui ne sont que des fantômes de leur imagination, qu’elles invoquent dans l’adversité et qu’elles louent dans la prospérité. (...) Il n’est pas besoin de longs discours pour montrer que la nature ne se propose aucune fin, et que toutes les causes finales ne sont que des fictions humaines." écrivait Jean Rousset de Missy, en 1721.