mercredi 13 juillet 2016

1er Festival Les Carnets : la Chronique intégrale

 En ces 2 et 3 juillet de l'an 2016 à La-Roque-d'Anthéron, tout était là et bien là: ombre et soleil, chaleur de l'aprés-midi et fraîcheur du crépuscule, livres et carnets, papiers et crayons, dessins et croquis, auteurs et voyageurs, éditeurs et croqueurs, lectures et conférences, musiciens et chanteurs, expositions et ateliers, tables et chaises, vin rosé et petits plats, le plein et le vide, un concours de nouvelles et un de connaissances..
 


Pendant deux jours, la quarantaine d'auteurs, illustrateurs, carnettistes, éditeurs (et un libraire : Mot à Mot, de Pertuis) invités par Catherine Mézan ont eu à leur disposition une infinité de sujets à croquer, et ils ne s'en sont pas privés.


A l'image de la place de la République, tout était grand ouvert. Dans l'ancienne mairie, la salle des mariages accueillait l'exposition d'œuvres exécutées par les élèves du collège du Puy-sainte-Réparade, objets ramenés d'un voyage (imaginaire) en Molvanie, ainsi que des conférences, dont celle de Philippe Bichon, qui est non seulement voyageur mais croqueur et musicien, puisqu'il accompagnait ses commentaires en jouant du oud.



Au rez-de-chaussée, Marc Granier, de l'atelier des Monteils, a animé deux séances de typo-gravure, en sus des ateliers qu'il a menés en parallèle avec les élèves.


  
Sur la place, Baptistine Mésange apprenait à faire un carnet en forme d'accordéon ; car un carnet a le droit être comme le voyage qu'il illustre : pas forcément linéaire.

 
Côté expositions, Ludovic Iacovo présentait ses ouvrages juste en face de son "Jardin-carnet".


Raphaël Monticelli.



Dans un coin de la place, plusieurs conférences-lectures se sont déroulées. Chacune était animée par un.e étudiant.e de la licence de lettres modernes "Création littéraire et cinématographique" de l'université Aix-Marseille.

René Pons.
Charles Juliet.

Charles Juliet, René Pons et Raphaël Monticelli ont ainsi lu des extraits de leurs textes et répondu aux questions du public et des étudiants.


Laurent Herrou et Alain Callès, quant à eux, ont fait une lecture croisée de textes écrits à quatre mains.



Et comme l'ambiance chaleureuse s'y prêtait et que le micro restait parfois ouvert (la faute à qui ? on ne se le demande pas et on en profite), quelques iconoclastes s'en sont emparés pour faire des lectures sauvages, notamment Philippe Hauer et Anne David (et un troisième, dont le nom m'échappe).
 
Le public a même été ravi d'écouter deux chansons gouailleuses entonnées par Eric Maliszkiewicz avec un enthousiasme communicatif digne des meilleurs cabarets.

Le concours de nouvelles sur le thème "Aujourd'hui, rien" a récompensé une dizaine d'auteurs, dont les textes ont été publiés en recueil par les éditions Vanloo sous le titre "Ce jour de rien".



Entre les conférences, les ateliers, les expositions, les lectures et les stands, le public avait largement de quoi s'occuper. Sans bousculade, tout le monde a pu discuter librement avec son ou ses auteurs en prenant le temps nécessaire.



Après cette réussite sans détour, la barre est haut-placée pour la deuxième édition ; Catherine Mézan et son équipe de bénévoles relèveront sans nul doute ce défi.

On en fourmille d'impatience et d'idées..






GALERIES d'IMAGES
Quelques portraits pour traits

Pierre Croux
"Le croqueur peut transporter son point de vue ; il a inventé le drone avant l'heure. Par exemple, il peut rassembler en un seul croquis tous les éléments qu'il a vus tout au long d'une exposition ; ou montrer une scène nocturne qu'un flash ne peut capter." Pierre Croux, le globe-croqueur de presque quatre fois vingt ans, dessine plus vite que son ombre ; ce n'est pas pour rien qu'il porte ses feutres dans un carquois, à la hanche, prêts à dégainer. "Le croqueur ne dessine pas ce qu'il voit, mais ce qu'il sait." Ancien architecte issu de l'école des Beaux-Arts, Pierre Croux a eu la fibre voyageuse toute sa vie ; au point qu'il ne lui reste qu'une poignée de pays à visiter. Et même s'il retourne quelque part, chacun de ses futurs voyages sera l'occasion d'un de ses extraordinaires "Carnets de voyage".
(Et si l'on m'avait dit un jour qu'une conférence pourrait m'émouvoir comme une pièce de théâtre réussie, je ne l'aurais pas cru. C'est pourtant bien ce qui est arrivé.)

Baptistine Mésange est illustratrice pour la jeunesse. Publiée chez plusieurs éditeurs (Cépages, Pour penser à l'endroit, Alice-jeunesse, Editions du Jasmin, Philomène..) elle promène son regard sur le monde avec la légèreté d'un oiseau. "Dans chacun de mes livres, j'ai voulu mettre un morceau de moi. Mais un seul à la fois !" Car, tout en étant des contes, ses ouvrages (collages, tampons encrés, techniques multiples..) sont toujours un peu autobiographiques. "Chloum", son dernier ouvrage, est publié chez La Pimpante.
Cécile Lecomte : assise à côté de son auteure du jour, la fondatrice des éditions La Pimpante a publié 25 titres en deux ans d'existence. Devenir éditrice fut une "drôle d'idée", qui lui est venue en travaillant sur "L'enfant qui voulait vivre sa vie" de Rosalie Bird et Mam'zelle Roüge ; il est devenu le premier ouvrage de La Pimpante et lui a donné l'envie de travailler sur des problèmatiques sensibles, que d'autres éditeurs jeunesse n'abordent pas forcément. Par exemple, bien que son planning soit plein jusqu'en 2018, elle cherche un roman pour les adolescents traitant de questions environnementales.
Basée à Arles, La Pimpante tient un stand devant le lieu "Glaneurs, glaneurs" (rue Réattu) presque tous les après-midi de juillet, du mardi au vendredi. Une autre de ses auteurs, Anne Clairet, sera présente le 25 juillet à Bagnols-sur-Cèze. www.lapimpante.com

Le fondateur des éditions Vanloo, Philippe Hauer, aime beaucoup le sport ; à sa manière. Ses chroniques sportives rassemblées sous le titre "30 tours de stade" sauront faire rire ceux qui ont une dent contre le sport-spectacle et ses dérives ; il pourrait même en convaincre certains (mais pas moi ; y a des limites à ma crédulité). Fondée en 2013 à Aix-en-Provence (aujourd'hui à Villelaure), la maison publie "plutôt des romanciers-novellistes-poètes, si possible en petits formats de 80 à 100 pages". Avec onze titres, on sait tout de suite que Philippe Hauer se donne le temps de travailler chaque ouvrage. Amoureux de Marseille (il faisait partie de l'équipe de départ du café-concert L'Embobineuse), Philippe Hauer s'est fait plaisir en publiant le roman "Villa Air-Bel" de Bruno Leydet, qui raconte comment le journaliste américain Varian Fry organisa une filière de sauvetage d'artistes pendant l'occupation allemande.
 
Le recueil d'Anne David, "Chroniques d'une branleuse", raconte la vie quotidienne d'une chômeuse qui voudrait bien qu'on lui parle d'autre chose que de son "état préoccupant".







Note du photographe: au naturel, Anna Elle Prado n'est pas floue du tout.
Anna Elle Prado est présente sur les réseaux sociaux. Elle vient de publier "L'équilibre des choses", où elle raconte l'année sabbatique qui lui a tout simplement sauvé la vie. Tout est vrai dans ce tour du monde, qui l'a menée au Moyen-Orient, en Asie, en Océanie et en Amérique du sud. Pour l'heure, revenue au bercail marseillais, elle laisse mûrir un roman dans sa tête, même si l'intrigue est toute prête.

Maurice Burel a voyagé en Australie et en Lybie. Il a publié son journal de voyage, qu'il a tenu au fil du temps et des kilomètres.

Agnès Olive a écrit le "Journal de Monalisa", une sorte de Journal de Bridget Jones avec Marseille en guise de second rôle. "Monalisa est une libraire marseillaise, marrante mais bourrée de contradictions."



Je dédie la galerie suivante à tous ceux que j'ai oublié d'interroger, d'approcher, ou qui ont été sabrés par le journal, et à qui je demande àgenouillément pardon: Andrée, Eric, Xavier, Blanche et tant d'autres. L'année prochaine, ils auront droit à une pleine page. Chacun. Du moins, si je deviens rédacteur-en-chef..

Jean-Marc Quaranta, parlant des carnets de Proust.

Raphaël Monticelli et Manon, étudiante, préparant la lecture de quelques-unes de ses "Bribes".

Valérie Aboulker et ses créations.

Catherine Moullé sur son stand.

Au premier plan, Max Sauze, qui exposait des "livres fermés'; à droite, sous un chapeau de paille, Jean André, croc'jardinier infatigable.

GALERIE des ATELIERS

Ecriture avec Lydia Schettini

Fabrication d'un carnet papier, avec Laurence André-Decaesteker.

Audrey Hamon, stagiaire de choc, délivre un message aux participants de l'atelier "Découverte du carnet de voyage" animé par Catherine Moullé.

 GALERIE de l'INSOLITE
Buvette à l'ombre, vue d'en haut.

La même, vue d'en bas.
Valérie, bénévole jusqu'au bout des yeux.

Coline : "Va, bénévole et nous venge !"

Une voyageture ou une voituriage ?

Un complot ou un problème de portable ?

Caméraman de France3 filmant Thibaud de Beschart en train de dessiner l'un de ses jardins imaginaires. Note: si quelqu'un m'a dessiné en train de les photographier, on devrait pouvoir monter une installation multi-média vertigineuse. Ecrire au blog, qui transmettra.
Merci à toustes pour ces bons moments.

N'hésitez pas à me signaler en commentaire les éventuelles erreurs, que je corrigerai sans barguigner. De même, si vous ne souhaitez pas que votre minois ou vos créations figurent ici, exprimez-vous librement et je les renverrai en enfer. Ou encore, si vous avez une photo ou un croquis que vous avez pris pendant le festival et dont vous estimez qu'il mérite de figurer ici, alors, faites-le-moi glisser internautiquement et je le publierai (à vos risques et périls pleinement assumés).

1 commentaire:

  1. Carnettiste moi-même, j'ai beaucoup aimé cette manifestation et serai au rendez-vous l'an prochain.

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